Vivre, travailler et aller à l'école dans un nouveau pays a certainement été une nouvelle expérience pour notre famille. Un membre de l'équipe des SFME m'a demandé de rédiger un court article sur la façon de s’épanouir en Belgique. J'ai pensé qu'au lieu d'essayer de donner des conseils sur le sujet, j'allais partager une histoire sur l'une de nos expériences ici, en Belgique.
Notre famille est arrivée ici en août 2018 et nous avons commencé à nous installer. Notre maison en Belgique ayant une disposition différente de celle au Canada, nous nous retrouvions à avoir besoin d'une table de salle à manger. En utilisant un marché seconde-main local et en ligne, nous avons trouvé de belles tables dans les villes voisines et nous sommes organisés pour aller les voir.
Mon mari et moi partons donc voir une de ces tables, un samedi matin. Comme la connexion est irrégulière dans certaines régions, nous avons eu un peu de mal à nous y rendre, mais tout à coup, Google Maps nous annonce que nous étions arrivés. Nous envoyons donc un message au vendeur pour lui faire savoir que nous sommes là.
Celui-ci vivait dans un appartement au deuxième étage et nous dit de simplement monter. Nous nous approchons de la porte et je me souviens que mon mari lance ‘’les maisons de ville ne ressemblent pas à des appartements‘’, en vérifiant correctement le numéro de rue sur la maison. Nous nous permettons donc d'entrer. Il y avait un magnifique grand foyer dans l'entrée. Je suis tombée en amour avec les hauts plafonds, le sol en marbre et la table ornée dans le couloir. Je passe ma main sur cette belle table, en m'arrêtant pour admirer un grand tableau accroché au-dessus. Je trouvais le cadre aussi beau que le tableau. Mon mari, lui, cherchait un moyen de monter à l’étage lorsque tout à coup nous remarquons une femme qui sortait lentement sa tête par une des portes du couloir. "Bonjour !" Je lui dis. "Nous sommes ici pour voir une table de salle à manger à l'étage". Après un moment de silence gênant et avec l’expression de choc évidente sur le visage de la femme, nous réalisons bien vite que nous venions peut-être d'entrer dans la maison de quelqu'un d'autre. Et en effet.
La charmante propriétaire nous donna l'occasion d'expliquer, dans notre meilleur français possible, ce que nous faisions dans sa maison, alors qu'elle nous redirigeait lentement dans son couloir en nous montrant la porte. Je me souviens lui avoir présenté milles excuses au moment de sortir. Je m’disais ‘’pauvre femme : je suis entrée dans sa maison. J'ai touché ses meubles!’’ Elle devait être terrifiée. Heureusement, elle fut très compréhensive.
Nous avons fini par arriver à la bonne adresse ce jour-là, qui, soit dit en passant, était encore à quatre pâtés de maisons plus loin (merci beaucoup Google Maps) et une fois sur place, nous avons insisté pour que le vendeur vienne à notre rencontre, à l'extérieur.
Nous en avons bien ri, plus tard dans la journée. Nous avons appris à voir l'humour dans nos erreurs parce que nous allons faire des erreurs, malgré toutes nos bonnes intentions et c'est normal. Nous avons appris (et accepté le fait) que Google Maps nous mènera sur la mauvaise voie entre les vieux bâtiments et les routes pavées cahoteuses et c'est normal. Nous avons appris à ne pas être trop durs envers nous-mêmes. S'épanouir, c'est aussi surmonter les obstacles et les moments embarrassants, aussi mortifiants qu'ils puissent paraître sur le coup. En adoptant la bonne attitude, vous aurez toujours une histoire intéressante à raconter.