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Andrea Liss

Demandez à Andrea - Deuxième super conseil sur la communication, éviter l'utilisation du mais

Updated: Jun 27, 2023

Vous êtes à la recherche de certains conseil pour votre couple? Peut-être avez-vous des questions sur l'éducation des enfants en Europe? Demandez à Andrea! Notre travailleuse sociale, Andrea Liss, choisira une question par mois et y répondra dans notre bulletin de la mi-mois. Vous pouvez nous soumettre vos questions de manière anonyme à l'adresse https://bit.ly/MFSEAndreaSFME.




Demandez à Andrea

Chers membres de la communauté,

Cet article est le deuxième d'une série de trois, des chroniques de Demandez à Andrea, sur les compétences de communication. Le mois dernier, en partie parce que je n'avais pas reçu de questions anonymes et en l'honneur de la campagne pour des relations saines des FAC, j'ai décidé d'écrire sur les compétences de communication. La question d'Andrea portait sur les inconvénients de l'utilisation du mot « pourquoi ». Pour résumer, les questions utilisant le « pourquoi » peuvent susciter des réactions défensives et donner l'impression de blâmer. Le super conseil sur la communication de ce mois-ci est de reconsidérer votre utilisation du mot « mais ».


En quelques mots, voici le problème lié à l'utilisation du mot « mais » : tout ce qui est dit après ce mot annule ce qui l'a précédé, et ce n’est pas quelque chose que les gens apprécient. Parfois, il est utile d'annuler des choses, mais parfois, cela peut tuer la conversation. Lisez les phrases suivantes à voix haute :


J'aime ta robe, mais je préfère la noire.


Tu as bien réussi ton test, mais que feras-tu différemment la prochaine fois?


Oui, nous vivons à Turquie, mais ce n'est pas le Canada.


Je peux comprendre que tu sois très en colère, mais frapper n'est pas quelque chose que maman et papa veulent que tu fasses maintenant que tu peux utiliser tes mots.

Dans chacune de ces phrases, le propos qui précède le mot « mais » perd son importance. La robe rouge, c'est moins, fais mieux, l'Europe, c'est juste correct, et ce n'est pas acceptable pour toi d'être en colère. Voici l'énorme point d'apprentissage (roulement de tambour s'il vous plaît, car c'est un gros point) : tous les êtres humains ont besoin que leurs pensées et leurs sentiments soient validés. La validation permet de communiquer à une autre personne que ses sentiments, ses pensées et ses actions ont un sens et sont compréhensibles pour la personne qui écoute. La validation ne signifie pas nécessairement que vous aimez ou que vous êtes en accord avec ce que l'autre personne fait, dit ou ressent. Elle signifie que vous comprenez d'où vient l'autre personne. Lorsque nos mondes internes ne sont pas validés, les choses peuvent déraper. Et lorsque nous ne sommes pas validés dans une situation à fort enjeu ou émotionnellement intense, c'est comme ajouter de l'huile sur le feu. Le fait de recevoir un « mais » peut parfois nous amener à nous replier sur nous-mêmes et à nous sentir incompris, ce qui peut faire en sorte que nous nous comporterons de façon inappropriée.


Nous pouvons parfois mal nous comporter lorsque nous avons exprimé nos sentiments sur quelque chose et qu'ils ont été dévalorisés, soit par un « mais », soit par une autre forme de dévalorisation de notre expérience. Nous pouvons recourir à l'escalade émotionnelle pour tenter de réitérer la position dévalorisée. Nous pouvons hausser le ton ou faire des mimiques pour tenter d'être entendus et compris par notre interlocuteur. Cela peut ensuite conduire à une dispute et à un conflit. En tant qu'auditeur, l'utilisation du mot « mais » peut contribuer au conflit plus que nous ne le pensons.


Pour être vraiment clair, ce qui doit être validé, c'est l'expérience intérieure de la personne qui parle - ses pensées, ses sentiments ou ses sensations. L'expérience intérieure et le comportement sont deux entités distinctes. Le comportement, à moins qu'il ne soit dû à l'instinct, est généralement considéré comme étant sous le contrôle de l'individu. On ne peut toutefois pas en dire autant de l'expérience intérieure. Alors que le comportement est généralement une action visible (il y a quelques exceptions à cette règle), l'expérience intérieure est privée, et donc moins connue des autres, à moins qu'elle ne soit exprimée verbalement.


Nos mondes internes comprennent nos points de vue, nos besoins, nos opinions et nos émotions et ont rarement un sens pour les autres à priori. Les sensations internes d'un individu sont en fait « justes » dans le sens où elles correspondent à une situation particulière et se produisent dans le contexte de l'histoire de cette personne et de sa perception des événements. Nos pensées, nos sentiments et nos sensations naissent à l'intérieur de nous, et n’appartiennent qu’à nous seuls. À moins que les autres ne nous maltraitent ou ne nous nuisent, nous sommes responsables de nos propres expériences intérieures et de notre comportement. Les autres ne « causent » pas nos sentiments et ne sont donc pas responsables de la façon dont ils prennent naissance en nous.


Lorsque je dis que les expériences internes sont « justes », cela ne signifie pas qu'elles sont correctes ou toujours utiles. Cela ne signifie pas non plus que se comporter mal est « juste ». Cela signifie simplement que nous avons des sensations internes qui correspondent à nos expériences de vie et à nos perceptions. Les expériences internes ne sont pas nécessairement « choisies » par nous. Cependant, tout comportement qui en découle est sous notre contrôle et c'est le comportement seul qui peut être considéré comme utile ou inutile. Par exemple, nous pouvons ressentir de la jalousie (émotion) parce que nous n'avons pas obtenu le poste que nous voulions et que notre ami a obtenu, mais notre jalousie ne justifie pas que nous soyons méchants et brusques (comportement). Il est parfaitement compréhensible d'être envieux, mais il n'est pas « juste » de reprocher à votre ami d'avoir réussi le concours. Les sensations intérieures doivent donc être considérées comme « compréhensibles » et pourtant, ces mêmes sentiments « justes » peuvent nous être néfastes si nous y donnons suite par l'envie de mal nous comporter. Après tout, nous avons le choix de la façon dont nous nous comportons.

Essayez de lire ces phrases modifiées à voix haute :

J'aime ta robe et je préfère la noire.

Tu as bien fait et qu'est-ce que tu peux faire différemment la prochaine fois?


Oui, nous vivons en Europe et ce n'est pas le Canada.


Je peux comprendre que tu es très en colère et que frapper n'est pas quelque chose que maman et papa veulent que tu fasses maintenant que tu peux utiliser tes mots.


L'utilisation de « et » est subtile et fait pourtant la différence. Essayez de remplacer « mais » par « et ». « Et » est plus inclusif. De plus, il prend en considération ce qui peut ressembler à deux positions opposées qui peuvent alors être tenues en équilibre. Et devinez quel est l'indicateur clé en matière de santé mentale? L'équilibre!


Consultez ce balado de 6 minutes qui traite de l'importance d'être entendu et compris dans une conversation : https://onbeing.org/programs/friendship-and-the-democratic-process-kwame-anthony-appiah/ (en anglais seulement)


Vous avez aimé ce que vous avez lu et vous avez manqué le super conseil n°1 sur la communication du mois dernier sur les inconvénients des questions « pourquoi »? Consultez-le en cliquant sur le lien suivant : https://mfsecommunications.wixsite.com/blog/post/demandez-%C3%A0-andrea-remplacez-le-mot-pourquoi-par-le-mot-comment


Restez à l'écoute pour le super conseil n°3 sur la communication en décembre.


Si vous souhaitez poser une question pour la rubrique "Demandez à Andrea", veuillez envoyer votre question anonyme à https://bit.ly/MFSEAndreaSFME et Andrea fera de son mieux pour partager certaines de ses idées.


Andrea est titulaire d'une maîtrise en travail social. Elle est travailleuse sociale agréée et psychothérapeute agréée (Ontario) avec plus de 20 ans d'expérience. Elle est membre du corps professoral de l'Université McMaster, où elle enseigne dans le cadre du programme de maîtrise en psychothérapie.

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