Soyons clairs dès le départ : le retour à la maison ne fut pas ce que nous avions prévu. Nos espoirs d’enfin pouvoir voir notre famille et nos amis ou même de retourner à nos restaurants préférés ont été écrasés par la pandémie.
Cela dit, nous avons tiré le meilleur parti de la situation. Nous avons géré nos attentes (!) et avons survécu. Tout a commencé il y a un an... Quand je pense aux choses qui nous ont aidés à nous en sortir, je les divise en quatre points :
Ce ne sera pas notre maison pour toujours
Avant même de recevoir le message d'affectation, nous avons décidé de parler de notre seuil de risque. Nous avons établi que cette affectation ne serait pas notre dernière et que nous n’allions pas nous retirer à Ottawa. Ça nous a enlevé une certaine pression pour trouver la maison parfaite. Nous allions nous satisfaire d'une maison " suffisamment bonne ". Nous avons dressé une liste de choses sur lesquelles nous ne ferions pas de compromis lors de l'achat d'une maison et avons établi notre budget, tout en gardant à l'esprit la folie du marché immobilier. Puis, nous avons décidé de devancer la foule et d'effectuer une VRD virtuelle dès que nous aurions reçu notre message d'affectation. Nous rigolions sans cesse, de voir à quel point la situation était insensée, mais, en même temps, espérions qu’au moins, ça éliminerait le stress de voyager pendant la pandémie pour trouver une maison.
Un agent et des inspecteurs extraordinaires à la rescousse
Une fois que nous avons décidé de faire une VRD virtuelle, nous avons demandé des références à des amis pour trouver un agent. J'ai interviewé deux agents merveilleux et j'ai choisi le plus expérimenté. Il connaissait tout des offres d’intimidation, était confiant, et venait avec des références élogieuses d'amis militaires. Nous l'avons rencontré virtuellement à plusieurs reprises et avons parlé de nos besoins et de nos attentes. Je lui ai fait comprendre que je n'avais pas seulement besoin d'un agent, mais aussi de quelqu'un qui me calme et me donne l'impression d’être en contrôle de la situation lorsque la pression monte! Il a visité des maisons pour nous et a utilisé Zoom pour nous permettre de bien voir ses meilleurs choix.
Nous avions aussi réservé un inspecteur sur appel et avons ainsi fait faire les inspections avant même de faire des offres. Cela nous a permis de faire des offres sans condition! C'était parfois surréaliste, mais nous avons réussi. Nous avons trouvé une maison qui nous rend heureux et nous secouons toujours la tête à penser que nous ne l'avons ni sentie ni vue avant de l'acheter. (Elle sentait bon d'ailleurs, j'ai demandé!) Mon mari disait toujours : "si l'inspecteur était également satisfait de la maison, que pouvons-nous demander de plus!"
Tout est dans la planification, ma chérie.
Je suis une planificatrice. Bien sûr, je n'ai pas pu planifier grand-chose, car nous suivions le courant... et étions à la merci d’une pandémie. Par contre, une chose que je pouvais contrôler était ma paperasse! J'ai donc créé un super cartable avec des onglets. J'y ai tout mis : les copies de nos passeports, les billets, tous les formulaires militaires, l'inventaire de nos meubles, les détails du retour de notre voiture au Canada, etc. Tout ce travail administratif en valait la peine. La douane à Toronto a été plus facile, car j'avais déjà tout préparé. L'arrivée de nos meubles et la livraison de notre entreposage à long terme ont également été simplifiées puisque nous savions exactement où tout se trouvait. Faites-vous une faveur, créez un cartable!
Les politiques et les directives pourraient être de bonnes histoires à lire avant de s'endormir, peut-être...?
Lors d'un déménagement, nous sommes toujours débordés par toutes les choses que nous devons lire pour préparer notre déménagement. Cependant, plus vous vous attaquez tôt à la lecture, mieux vous vous sentirez. Vous aurez une idée de ce à quoi vous avez droit, de ce que l'on attend de vous et de ce qui n'est pas couvert! C'est fastidieux et ça peut être décourageant, mais la connaissance c’est le pouvoir. J'ai tout lu deux fois. J'ai pris des notes et je me sentais prête. Ça n'a pas complètement éliminé le stress, mais ça m'a aidé à avoir un sentiment de contrôle et d'autonomie.
Un an s'est écoulé. L'Europe me manque encore et vos visages me manquent. Nous avons passé des moments merveilleux et rencontré des gens extraordinaires. Pour la première fois de ma vie, j'ai compris ce que signifiait le mot "communauté" et à quel point les familles de militaires sont résilientes au-delà de ce que les gens en dehors du milieu peuvent comprendre. Faites-moi confiance, vous y arriverez et c'est normal d'être anxieux à propos de votre retour au Canada. Rappelez-vous que vous n'êtes pas seuls, alors n'hésitez pas à demander des conseils et de l’aide!
- Par Martine Bareil,
ancienne conjointe de militaire en affectation HorsCAN