Vous êtes à la recherche de certains conseil pour votre couple? Peut-être avez-vous des questions sur l'éducation des enfants en Europe? Demandez à Andrea! Notre travailleuse sociale, Andrea Liss, choisira une question par mois et y répondra dans notre bulletin de la mi-mois. Vous pouvez nous soumettre vos questions de manière anonyme à l'adresse https://bit.ly/MFSEAndreaSFME.
Bonjour Andrea,
Notre fille de 10 ans a récemment commencé à parler de régimes. Nous maintenons une image corporelle positive dans notre maison, aucun de nous n'a jamais fait de régime. Il ne semble pas qu'elle ait des problèmes d'image corporelle, mais elle utilise plutôt le mot "régime" pour dire qu'elle a trop mangé, qu'elle est pleine et qu'elle "doit faire un régime" pour ne pas se sentir si pleine plus tard. Comment devons-nous aborder cette question délicate afin de prévenir les problèmes liés à l'alimentation et à l'image corporelle pendant la préadolescence et l'adolescence? Merci!
- Maman organisée
Chère Maman organisée,
Un autre sujet très important pour la chronique "Demandez à Andrea"! Merci. D'après votre description, il semble que vous vous demandiez si votre fille n'a pas repris le terme "régime" quelque part et l'utilise incorrectement pour décrire un sentiment de satiété après avoir mangé. Il est également possible que vous vous demandiez si elle ne fait pas le rapprochement entre son expérience de la satiété et le spectre de la "grosseur". Je pense que ce qui vous inquiète, c'est le naturel avec lequel ce terme a déjà été appris par votre enfant en dehors de votre maison. Si cette dernière hypothèse est fondée, vous vous inquiétez de l'impact de la phobie du gras dans notre société sur votre enfant impressionnable. Vous vous demandez donc comment aborder le sujet de l'image corporelle, du poids et de la silhouette avec votre chère petite fille de 10 ans.
Je vais aller droit au but. Je pense que vous vous rendez compte que votre fille va subir un choc. Vous vous préparez à la réalité de la nécessité pour votre famille de lutter contre les croyances tenaces sur le poids et la désinformation sur les régimes qui sont devenues des normes culturelles. Étant donné que ces normes culturelles sont malsaines et dangereuses, il est nécessaire que chacun d'entre nous se batte pour y remédier. Nous pouvons tous nous unir en tant que société, jeunes et vieux, de tous les sexes, pour changer la vie des enfants qui nous entourent. Alors, commençons. Nous pouvons le faire!
En tant qu'êtres humains, jeunes et vieux, nous devons faire face à de nombreux messages sur l'acceptabilité de notre corps et votre question nous rappelle à tous à quel point nous pouvons être endoctrinés par des messages culturels malsains. Les parents de tous les enfants, quelle que soit leur identité sexuelle, doivent avoir des conversations fréquentes et ouvertes sur les pressions culturelles auxquelles sont soumises les filles et les femmes, en particulier pour qu'elles soient et ressemblent à ce qui est prescrit. Ces messages ne tiennent jamais compte de la réalité de la biologie. Tout d'abord, je ferai quelques suggestions aux parents de jeunes enfants. Puis, je ferai quelques suggestions pour nous tous.
Parents de jeunes enfants, prenez l'engagement en couple de ne plus parler de votre apparence ou de votre besoin de perdre du poids entre vous et dans la maison. Vos enfants captent très vite vos angoisses et vous imiteront. Si vous avez trop de mal à accepter vos problèmes de poids et de forme, gardez au moins le silence. Faites ce que fait Maman organisée, c'est-à-dire profitez de ce que vous avez, ce qui signifie aussi profiter de la nourriture et d'un mode de vie actif et vous réjouir de ce que le corps est en mesure de faire. À moins qu'il ne s'agisse d'une maladie actuelle ou en développement (p. ex. manger pour gérer le diabète), le moment est venu d'arrêter de vous préoccuper de votre propre poids et de donner l'exemple de la fierté corporelle et de la satisfaction de toutes les choses merveilleuses que nous sommes capables de faire, comme marcher, monter, danser et sauter. Si vous n'êtes pas convaincus que vos enfants sont de petites machines à apprendre, qui assimilent tout de vous et d'ailleurs en tant qu'observateurs-apprenants, examinez les travaux du psychologue américain Albert Bandura, responsable de ce que nous appelons la théorie de l'apprentissage social (et pour plus d'impact, regardez la vidéo originale de son expérience sur les poupées Bobo!).
Demandez à votre fille : "Que signifie le mot "régime"? Il sera alors important que vous soyez prêt à lui donner une leçon de biologie. Oui, de biologie et voici le raisonnement. La plupart des gens comprennent que faire un régime signifie perdre du poids. Si les bases de la biologie, de l'exercice et de la nutrition ne font pas partie de votre domaine d'expertise, n'ayez crainte, les liens suivants vous seront utiles. Il est important que les parents enseignent à leurs enfants - de tous les sexes et réunis dans la même pièce au même moment - les changements que le corps va subir, à partir de l'âge de huit ou neuf ans. Vers cet âge, le corps des enfants commence à changer de manière subtile. À ce stade, les changements ne sont pas complètement visibles, comme c'est le cas pour les changements liés à la puberté. À la puberté, des changements plus importants commencent à se produire. Par exemple, les filles commencent à développer plus de graisse corporelle et deviennent moins coordonnées. La raison pour laquelle les filles deviennent temporairement moins coordonnées est que leurs épaules s'élargissent en même temps que leurs hanches. Ces changements corporels sont précipités par l'augmentation des œstrogènes. Les filles doivent alors réapprendre à courir, à lancer et à sauter. À cette période, les garçons deviennent plus agressifs, plus forts et plus maigres. Les garçons seront plus rapides. Enfin, les filles ont leurs règles tout au long de cette période. Cette phase est un moment critique où les filles peuvent abandonner le sport ou développer des peurs alimentaires et des problèmes d'image de soi. Nous devons attribuer ces changements temporaires aux poussées d'hormones et commencer à avoir ces discussions beaucoup plus tôt avec nos enfants. Nous devons aider les enfants à anticiper ces changements, prendre de l'avance et être les premiers à leur apprendre les changements corporels et la biologie qui les sous-tend. Plus nous expliquons tôt les raisons pour lesquelles ces changements corporels temporaires se produisent, plus nous pouvons protéger nos enfants contre la désinformation et les mythes sur le poids et la silhouette. Il est important d'expliquer aux enfants qu'il s'agit d'un changement temporaire (savoir que les choses vont changer nous donne un plus grand sentiment de contrôle).
Les régimes sont des licornes. Un changement de paradigme s'impose en ce qui concerne les mythes auxquels nous adhérons à propos des régimes. L'accent est mis à l'excès sur la graisse et la désinformation, même dans la communauté médicale, sur les dangers de la graisse. Les recherches actuelles vont dans le sens non pas de la perte de poids ou de graisse, mais de ce que l'on appelle la "composition corporelle" et de l'importance des muscles maigres pour le bien-être général. Vous avez entendu parler de l'expression "Une livre de chair"? Après avoir consulté le lien du balado ci-dessous, vous serez mieux à même d'avoir de bonnes discussions avec vos enfants sur ce qu'est la vraie santé et vous découvrirez pourquoi nous préférerions tous un kilo de muscles à un kilo de chair. Les muscles, ça compte! Il est important de faire comprendre à nos enfants qu'il s'agit d'être fort et qu'il faut manger pour être fort. L'application correcte de l'exercice et de la nutrition se concentre sur la composition du corps, et non sur la réduction de la taille par un régime. Il est important de préserver les muscles maigres. Il s'agit d'une façon plus positive de voir le corps, sur laquelle les enfants ne peuvent pas faire grand-chose - ils ne peuvent pas s'attaquer à la biologie dans ce sens. Ils doivent s'accommoder des changements temporaires et nous devons leur fournir des informations précises. Écoutez le Dr Stacy Sims, physiologiste de l'exercice, expliquer les problèmes liés aux régimes, la notion de composition corporelle et l'importance de la force par rapport à la perte de poids, ici https://www.youtube.com/watch?v=GElibLunFAM. Lorsque votre enfant vous dit qu'il veut faire un régime, demandez-lui : "Qu'est-ce que cela apporterait à la société"? Ensuite, il suffit d'écouter, d'être patient et de lui faire remarquer gentiment si une mauvaise information s'est installée.
Et enfin, tout le monde, s'il vous plaît, arrêtez de commenter l'apparence des gens! Gardez pour vous le fait que vous pensez que les autres sont beaux ou ne le sont pas. Oui, c'est vrai. Arrêtez de dire "Tu es belle" ou "Tu as perdu du poids" à vos collègues, connaissances et amis. Ces commentaires sont culturels, appris et liés à notre préoccupation de l'apparence. Nous sommes tellement habitués à commenter la perte de poids des gens, mais nous ferions bien d'arrêter cela pour freiner notre préoccupation. Nous commentons beaucoup trop notre propre poids et nous nous plaignons beaucoup trop souvent aux autres que nous devons perdre du poids. L'autre jour, je me suis surprise à dire à ma nièce de 13 ans "Oh, tu es si belle", puis j'ai eu un mouvement de recul en réalisant que je n'étais pas consciente du fait que cela contribuait à la gêner, sans compter que je la félicite pour quelque chose sur lequel elle n'a pas vraiment de contrôle en tant qu'adolescente. Nos corps restent rarement les mêmes, mais le fait de souligner un aspect de notre apparence tend à indiquer qu'il devrait toujours en être ainsi. Nous ne semblons pas avoir compris le fait indéniable que notre corps est en constante évolution. Étiqueter notre apparence comme bonne ou mauvaise, ce que nous faisons lorsque nous faisons une remarque sur notre apparence, implique une constance dans le temps, alors que la réalité de notre corps est que les choses sont très changeantes. Nos corps ne restent pas les mêmes car ce sont des organismes vivants. La puberté, la grossesse, l'éducation des enfants pendant les années épuisantes de la petite enfance, l'arrêt de la pratique du football, les maladies chroniques et le handicap, le travail de bureau et la retraite sont autant de moments où notre corps change. Pour plus d'informations sur la stigmatisation du poids, écoutez le Dr Jeffrey Hunger (je sais, quelles sont les chances pour que ce nom soit celui d'un chercheur sur la stigmatisation du poids!) en conversation avec la diététicienne Rebecca Scritchfield (https://www.youtube.com/watch?v=EJQWSXhoBuk&t=11s).
Enfin, merci à Maman organisée pour une autre excellente question posée à la rubrique. Soutenons-nous mutuellement et soutenons notre communauté unique en prenant l'engagement de ne pas faire de commentaires sur l'apparence. Oui, nous le pouvons!
Si vous souhaitez poser une question pour la rubrique "Demandez à Andrea", veuillez envoyer votre question anonyme à https://bit.ly/MFSEAndreaSFME et Andrea fera de son mieux pour partager certaines de ses idées.
Andrea est titulaire d'une maîtrise en travail social. Elle est travailleuse sociale agréée et psychothérapeute agréée (Ontario) avec plus de 20 ans d'expérience. Elle est membre du corps professoral de l'Université McMaster, où elle enseigne dans le cadre du programme de maîtrise en psychothérapie.
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