Tôt le matin du 6 octobre 2017, trente membres de la communauté militaire canadienne du QG AIRCOM de l’OTAN à Ramstein, Allemagne, ont pris le bus à destination de la Normandie en France. Notre objectif était de visiter plusieurs plages et champs de bataille qui ont joué un rôle important lors de l’invasion du jour J, de rendre hommage aux soldats morts à la guerre et de marcher sur le terrain où l’histoire canadienne de la Seconde Guerre mondiale s’est écrite. La communauté canadienne à Ramstein est privilégiée d’inclure le lcol (ret) Ed Staniowski, ancien cmdt des « Regina Rifles », qui s’est porté volontaire pour partager un peu d’histoire du régiment avec nous. Le pont Pégase est le site où les premières actions de l’invasion du jour J se sont déroulées. Il s’agissait d’un point d'étrangle-ment essentiel en travers de deux cours d'eau pour des chars. Juste après minuit le 5 juin 1944, les planeurs d’une force aéroportée britannique ont atterri à peine à 47 verges du point fort du pont ce qui a été décrit comme le plus grand exploit aéronautique de la Seconde Guerre mondiale. Dix minutes plus tard, les défenseurs allemands ont été battus et les ponts pris. Contrôler les ponts était la tâche restant pour la nuit, mais le premier but d’une opération comprenant des milliers d’éléments mobiles avait été accompli. Le pont reste terre sacrée pour la force aéroportée du Commonwealth à ce jour.
Quand on parle des champs de bataille qui occupent une place importante dans l'histoire militaire du Canada, la plage Juno est deuxième juste après la crête de Vimy. C’était le site d’invasion de la 3 e Division d'infanterie canadienne le jour J. Aujourd’hui, le Centre Juno Beach maintient le musée, donne des visites de la plage et des bunkers et emploie des jeunes Canadiens bilingues ayant une passion pour l’histoire militaire canadienne. L'Abbey d'Ardenne était le site d’une attaque coûteuse contre les défenseurs allemands. Aujourd’hui, le champ d'un agriculteur bucolique était une marche de vingt minutes pour nous, mais constituait une avance de plusieurs heures pour les soldats des « Regina Rifles ». L’Abbey elle-même porte encore des cicatrices du siège et reste un mémorial pour les vingt soldats canadiens exécutés dans son jardin. Au Cimetière de guerre canadien de Beny-sur-Mer nous avons eu l’occasion de rendre hommage à ceux qui sont morts et de partager des histoires des soldats individuels y enterrés, qui ont été recherchées par des membres de notre unité avant la visite. C’était une expérience fantastique pour chacun participant et une occasion de communier avec notre histoire collective en tant que membres des Forces armées canadiennes ainsi qu’un excellent exercice de consolidation d’équipe pour l’unité.