Il est difficile pour les gens qui ne gravitent pas dans le milieu militaire de bien comprendre la réalité que nous vivons, les défis auxquels nous faisons face, mais aussi toutes les opportunités et les bonheurs que cela nous procure. Combien de fois ai-je entendu : « Ça doit être vraiment dur de tout recommencer à zéro tout le temps », « Partir à l’autre bout du monde seul, non merci! ». Pourtant, les transitions de vie vécues lors d’affectations nous permettent de découvrir des endroits inoubliables qu’on n’aurait peut-être pas connus autrement, de vivre des expériences mémorables, de rencontrer des gens extraordinaires et de nous développer personnellement.
À la fin mai 2020, nous avons reçu notre message officiel comme quoi nous allions déménager ma famille et moi à Riga, en Lettonie, alors que nous venions de donner naissance à notre troisième fille le mois précédent. Nous avions trois semaines pour préparer le déménagement, et ce, en pleine COVID. Mais j’étais confiante, je voulais vivre des expériences et j’étais prête à relever des défis. Après plusieurs semaines à l’hôtel, nous avons reçu nos effets personnels et nous nous sommes installés dans notre chez-nous. S’installer, s’organiser et se sentir « chez nous » était une grosse étape dans cette aventure. Mais lorsqu’on déménage, le changement ne nécessite pas seulement de s’installer, mais de connecter avec son environnement, de connecter avec les autres. Toutes les activités organisées par les SFM m’ont permis de rencontrer d’autres familles de militaire, j’ai ainsi forgé des amitiés inoubliables avec des familles de militaires de Riga. J’ai aussi rencontré des Lettons qui m’ont permis d’en apprendre davantage sur la culture, les traditions et la langue.
Une affectation est une transition de vie, ce qui nécessite d’accepter la nouvelle situation, d’intégrer les changements nécessaires et parfois se remettre en question afin de pouvoir se réaliser. J’ai eu l’opportunité d’être à la maison avec deux de mes filles à Riga alors qu’elles étaient en bas âge, tandis que ma plus vieille y a commencé l’école. Malgré la pandémie qui limitait grandement nos rencontres, nos visites et nos activités, j’ai pu profiter de moments de qualité et forger des souvenirs mémorables. Mais j’avais aussi le besoin de me réaliser personnellement et de revenir à ce qui faisait de moi la personne que je suis, ce que j’aimais profondément et ce qui m’inspirait pour l’avenir. Je me suis donc remise à l’écriture, caressant depuis l’enfance le rêve de publier un roman. L’écriture est toujours en cours, mais j’ai participé à un recueil de nouvelles qui sera publié en décembre et j’en suis très fière. J’ai aussi poursuivi mes formations en intervention pour parfaire mes connaissances et j’ai récemment démarré mon entreprise en ligne pour aider d’autres familles dans leur quotidien.
Ainsi, même si les périodes d’affectation peuvent amener son lot de défis et d’incertitudes, rappelons-nous qu’il s’agit d’un processus dans lequel on peut apprendre beaucoup sur nous-mêmes, les autres et notre environnement et que l’aide n’est jamais bien loin si nécessaire.