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Rachel Gaulin

S'épanouir à Napoli!Magasiner en Italie!

Vivre à Naples et en expatriation est pour moi une occasion de découverte incroyable. Je lis tous les livres d’auteurs italiens qui me passent sous la main. Je ‘Shazam’ toutes les chansons italiennes qui me plaisent à la radio. Et c’est la même chose avec les aliments et la nourriture.


Mais j’ai eu récemment la très grande chance d’approfondir mes connaissances sur les trésors que nous réservent les petits commerces de Naples. Et ça, c’est grâce à mon nouvel ami Heris (militaire canadien sur la base de l’OTAN) qui. dans sa vie professionnelle. est sérieux et discipliné comme son travail l’exige mais une fois qu’il a quitté l’uniforme. il vit sa passion pour la mode. Heris est Congolais.


Dans ce pays, la mode a été élevée au rang de quasi religion. C’est « la religion KITENDI » (Kitenti veut dire tissu ou matière). Cette mode porte aussi un autre nom : 'la SAPE'. La SAPE veut dire : Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes. Pour être sapeur il faut, entre autres, porter les grands couturiers : Versace, Dolce & Gabbana, Armani. Quand j’ai fait la connaissance d’Heris alors que je visitais la base de l’OTAN avec mon conjoint, il me dit qu’il est originaire de la République démocratique du Congo. Comme je connaissais le phénomène de la SAPE, je lui ai demandé à brûle pour point : serais-tu ‘un sapeur congolais’ par hasard ? Il a été complètement époustouflé par ma question et m’a répondu avec enthousiasme : Oui! Tu connais ça ?. Toute suite, je lui ai fait promettre de m’emmener magasiner avec lui. Je ne suis d’ailleurs pas la seule. D’autres Canadiens et même des militaires lui ont demandé cette faveur.

Un samedi matin, nous sommes partis ensemble vers la Place Garibaldi. On est loin des grands boulevards chics. On est dans le royaume invisible des grandes aubaines. Malgré la pluie qui tombe averse, Heris est habillé comme une carte de mode. Je dois avouer que j’étais un peu intimidée en m’habillant ce matin-là. Je lui demande quel est son vêtement le plus précieux. ‘ Mon ensemble Giorgio Armani porté à mon mariage avec des chaussures en peau de croco tête carré’. Mais ce n’est pas sa seule extravagance. ‘ J’ai une jupe (dans la SAPE les hommes peuvent porter des jupes). La jupe est de marque Yohji Yamamoto. Mais ma femme refuse que je la porte. Rire’.

On se mets à déambuler dans un dédale de petites rues. Heris me dit : ‘ Naples est une immense cachette d’Ali Baba. Les gens viennent de partout pour acheter des chaussures à Naples’ . On commence donc par les chaussures. Comment décrire ces commerces? Disons que rien, mais vraiment rien de l’extérieur ne peut permettre d’imaginer le luxe qu’on trouve à l’intérieur. Un fond de cour, au bout d’une rue sombre, à peine une affiche dehors pour l’annoncer. Disons que si je m’y étais aventurée toute seule dans le quartier je n’y serais pas allée d’emblée. Partout où on va, Heris a le traitement réservé aux habitués. On le salut, parfois en français. On l’appelle ‘ petit frère’ .



Quoi acheter à Naples? Heris se lance dans une liste d’incontournables : ‘ mocassins en cuir véritable pour homme et femme. Sac à main, Chaussures à talon haut pour femmes et des ensembles pour hommes. Il y a aussi des maisons de design local qui peuvent confectionner des vêtements sur mesure' . Je soupçonne qu’Heris a dû se payer les services d’un designer local. Je suis repartie de notre sortie de magasinage avec quelques sacs : un pantalon, 2 chandails, une chemise et des bottillons. J’ai reçu quelques compliments. Je retournerai éventuellement toute seule Place Garibaldi. J’espère que j’aurai encore en mémoire les judicieux conseils d’Heris. Quelle aventure et quelle belle façon de m’intégrer dans mon nouveau pays d’adoption!

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