Sheena Labossière est arrivée en Sicile avec son mari Jordan et ses 2 jeunes enfants en 2019. Dans leur maison installée sur les flancs du volcan Etna, Sheena utilise ses temps libres pour coudre. Dans son atelier, avec ses cinq machines à coudre, Sheena crée des vêtements qui font l’envie de tous. En moyenne elle coud entre 100 et 150 morceaux par année! Les photos de ses créations sur Facebook suscitent chaque fois des dizaines de commentaires élogieux. Sheena a appris la couture avec sa mère et beaucoup par elle-même. Ses enfants sont habillés comme des cartes de mode et ils apprécient les créations de maman. Ces derniers temps, son fils porte beaucoup ses pantalons « zombie ». Sa fille a reçu le surnom à l’école de « principessa » (la petite princesse) à cause de ses magnifiques vêtements. Sheena coud aussi pour son mari et pour elle-même. Sa propre garde-robe est confectionnée à 90 % par elle-même à l’exception des jeans et des manteaux d’hiver.
Sheena se procure les tissus par un réseau d’amies dans le monde de la mode. L’une d’elles est une créatrice de tissus et elle envoie à Sheena ses plus récents coupons. Quand Sheena a créé un vêtement avec les tissus de « designer » ce sont les conceptions de Sheena qui lui serviront à trouver des clients pour ses tissus. Une autre amie crée des sacs. Elle fait parvenir en Sicile, les patrons qu’elle dessine. Sheena confectionne ensuite les sacs pour « tester les patrons » avant qu’ils ne soient vendus aux consommateurs. Si elle adore fabriquer des sacs et des vêtements, elle avoue devenir un peu gaga pour les périodes de Noël et de l’Halloween. Cette année c’était le thème de Peter Pan : Peter, Wendy, la Fée clochette et le Capitaine crochet. Dans le passé la famille a eu droit aux costumes des Pac-Man (M. et Mme), Super Mario, la Princesse Peach. Sans compter Batman & Robin, les Minions, Waldo etc... Son fils qui a grandi depuis leur arrivée en Sicile s’implique de plus en plus dans la sélection des tissus et des styles.
Pour Sheena la couture est un moment de joie. « It’s my happy place. » C’est aussi une façon de sortir de l’isolement de l’expatriation. « Sigonnella est une petite base militaire, une petite communauté. » Et c’est une mutation qui peut être difficile à vivre parce qu’il n’y a pas de possibilité pour elle de travailler. « Avec la COVID, c’était aussi une façon géniale de s’occuper pendant les longs confinements en Italie. » Grâce à la couture, elle se sent connectée à une plus large communauté où elle n’est ni une mère ni une épouse. « C’est quelque chose juste pour moi. »
Est-ce qu’elle poursuit un objectif à long terme avec sa couture? En faire un gagne-pain? Sheena avoue avoir beaucoup de demandes. « Quand ils apprennent que je couds, les gens me demandent tout de suite de faire leur bas de pantalons! RIRE. D’autres me demandent, et ce sont les commentaires que je préfère, si je peux leur apprendre. » Elle n’écarte pas l’idée d’en faire une carrière surtout qu’elle peut arranger son horaire à sa guise. C’est aussi une activité qu’elle peut pourrait continuer à faire partout où la carrière de son mari va les emmener après la fin de la mutation en 2023. Je ne serais pas étonnée de voir un jour en boutique les magnifiques créations de Sheena Labossière.