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Laura Jamont

Tout ce que j’ai besoin de savoir pour m’épanouir cet hiver, je l’ai appris en regardant les enfants

Updated: Mar 10, 2021

Je me souviens de l'entretien de sélection pour notre affectation en Belgique. La travailleuse sociale a lancé un paquet de questions sur les défis et les problèmes potentiels liés à une affectation HorsCAN. J'étais confiante (et si je suis parfaitement honnête, peut-être un peu arrogante) et j'ai essayé de la rassurer sur tous ses points, que nous étions pleinement conscients et parfaitement préparés à cette affectation. Je me souviens plus précisément de ses questions sur la situation climatique. Je me souviens d'avoir parlé de notre séjour à Comox et du fait que mon mari est originaire de la côte ouest. Je me souviens d'avoir pensé que c’était loin d’être un problème.

Maintenant, faites avance rapide de six mois et nous voilà arrivés au beau milieu de notre premier hiver belge, dans toute sa glorieuse pluie, ses jours sombres et son manque de soleil. Et vous savez quoi? C'est difficile. Elle avait raison.

Chez nous, nous le ressentons tous d'une manière ou d'une autre. Je dois dire que mon fils est celui qui se débrouille le mieux et quand j'ai pris le temps de l’observer, j'ai commencé à comprendre pourquoi. Il possède des compétences qui lui ont permis de s’épanouir ici. Voici ce que j’ai appris en regardant mon enfant de trois ans prospérer cet hiver.



1) Nous n’avons pas besoin du soleil pour avoir du plaisir. Que ce soit sous une pluie battante ou qu’il s’agisse d’une matinée glissante avec de la glace noire partout, mon fils aborde chaque jour et tous les temps avec le même enthousiasme. La pluie est idéale pour les éclaboussures, la glace noire est une excellente patinoire sur le chemin de l’école, le soleil fait de grandes ombres et le brouillard rend le monde mystérieux. Mon but est d'essayer d'aborder mes jours comme il le fait; sans déception pour des choses hors de mon contrôle et avec une joie toute simple.


2) Apprivoiser l’obscurité. Tandis que la plupart des gens s'inquiètent du manque de soleil, mon fils se réjouit du manque de lumière, car ça rend les marionnettes d'ombre et les lampes de poche plus amusantes. J'essaie de suivre son exemple et de profiter de l'ambiance créée dans la maison par un feu ou des bougies allumées. Ça n’a pas du tout le même effet en plein jour.


3) Devenir créatif. En été, nous passons la plupart de notre temps à l'extérieur. Cet hiver, je l’ai vu fabriquer et créer plus que nous ne le ferions jamais en été. Parfois, il peint et d’autre fois, il construit avec des blocs ou avec son jeu de Marble Maze. Il a commencé à s’inventer des machines imaginaires en blocs Lego et est un fervent constructeur de fort. Être à l'intérieur lui a permis, à lui, de créer. J'ai besoin de faire la même chose. Je dois dépoussiérer mon matériel à peinture ou enfin apprendre à tricoter. Peu importe ce que c’est, ou si c’est beau ou pas, je crée quelque chose et ça, c’est la partie magique.


4) Ralentir. Nos vies sont remplies et en affectation HorsCAN elles nous semblent encore plus pleines. Peut-être sont-elles aussi occupées qu'avant, mais avec plus d’obstacles? L'hiver est une saison avec moins de course à pied et d'escalade que l'été, mais il y a aussi l’hiver, plus de livres, de casse-têtes et de soirées cinéma pour la famille. Ce rythme peut être bien sympathique. Ça peut nous donner l’occasion de faire une pause de chaos, si on se le permet. Plus vite, ce n’est pas toujours mieux; j’ai besoin de me le rappeler.


5) Demander ce dont on a besoin - particulièrement les câlins. J'ai commencé à remarquer que mon fils en demandait plus récemment. Il veut plus des colles, des adieux plus longs au départ pour l'école et des câlins sans fin à l’heure du dodo. Sur le coup, ça peut être frustrant, mais quand je pense à ce qu’il fait, je réalise combien c’est une bonne chose. Il se sent plus ''nécessiteux'' qu’à son habitude et il demande ce dont il a besoin. Il a besoin de plus de temps, de réconfort et de contact. Quand je pense à la tristesse que ressentent la plupart des adultes en hiver, je suis frappée par la simplicité de cette solution. Ne réussirions-nous pas mieux si nous allions chercher juste un peu plus de contact avec ceux qu’on aime? Ne serait-il pas plus facile si, en tant qu'adultes, nous pouvions demander ce dont nous avons besoin aussi facilement qu'un enfant? L'hiver ne serait-il pas un peu moins froid si nous étions tous un peu plus affectueux? Je vais essayer.



- Laura Jamont

SHAPE, Casteau

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